Poussières de bois : un danger invisible, des mesures de prévention indispensables
Exposition : un risque majeur pour de nombreux travailleurs
En France, près de 444 200 salariés sont exposés aux poussières de bois dans le cadre de leur travail, selon l’enquête Sumer 2017. Si la filière bois estConcernant, le secteur de la construction l’est tout autant, avec environ un tiers des personnes exposées.
Des risques pour la santé à court et long terme
Les poussières de bois, de toutes essences, représentent un danger pour la santé des travailleurs. Elles peuvent provoquer des maladies à court terme et des cancers, parfois des dizaines d’années après l’exposition. Elles sont d’ailleurs l’une des trois causes principales de cancers d’origine professionnelle reconnus, après l’amiante.
Maladies respiratoires, cutanées et cancers : les effets néfastes des poussières de bois
L’inhalation répétée de poussières de bois peut entraîner diverses pathologies :
- Cancers naso-sinusiens : le dépôt de poussières dans les voies respiratoires supérieures peut provoquer ce type de cancer.
- Fibrose pulmonaire : les poussières fines qui atteignent les poumons peuvent causer des lésions graves et irréversibles.
- Irritations et allergies : la peau et les muqueuses peuvent être irritées par les poussières de bois, et certaines personnes peuvent développer des allergies (eczéma, rhinite, asthme).
Symptômes à ne pas négliger
Les premiers signes de cancer causé par les poussières de bois peuvent être discrets : sensation de nez bouché, présence d’un corps étranger, écoulement nasal ou saignement. Si ces symptômes persistent et sont localisés d’un seul côté, il est important de consulter un médecin ORL, surtout en cas d’exposition professionnelle aux poussières de bois.
Autres dangers : incendie et explosion
Les poussières de bois sont inflammables et peuvent contribuer au développement d’incendies. En suspension dans l’air, elles peuvent même provoquer des explosions.
Prévention : une obligation pour les employeurs
La réglementation considère l’exposition aux poussières de bois comme un risque cancérogène, ce qui implique des mesures de prévention spécifiques pour les employeurs :
- Évaluation des risques : identifier les postes de travail exposés, le niveau et la durée d’exposition des travailleurs.
- Réduction des émissions : mettre en place des systèmes de captage à la source, utiliser des dispositifs intégrés sur les machines, raccorder les équipements à un système d’aspiration.
- Limitation du nombre de travailleurs exposés : isoler les postes polluants, confiner les machines, restreindre l’accès aux zones à risque.
- Diminution du niveau et de la durée d’exposition : organiser des rotations de personnel, mettre en place des procédures de nettoyage par aspiration.
- Formation et information : sensibiliser les travailleurs aux risques, leur expliquer les mesures de prévention et l’utilisation des équipements de protection individuelle.
- Suivi médical renforcé : assurer une surveillance médicale régulière des travailleurs exposés.
- Entretien et nettoyage : nettoyer régulièrement les vêtements de travail, fournir des équipements de protection individuelle adaptés et entretenus, contrôler l’efficacité des systèmes de ventilation.
Réglementation : des valeurs limites à respecter
La loi fixe une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) pour les poussières de bois : 1 mg/m3 sur 8 heures. Le contrôle du respect de cette VLEP doit être effectué au moins une fois par an par un organisme accrédité.
Maladies professionnelles : une reconnaissance possible
Les pathologies liées aux poussières de bois peuvent être reconnues comme maladies professionnelles, notamment les cancers naso-sinusiens (tableau 47 du régime général, tableau 36 du régime agricole).
Conclusion
La prévention des risques liés aux poussières de bois est essentielle pour protéger la santé des travailleurs. Elle passe par une évaluation rigoureuse des risques, la mise en place de mesures de prévention efficaces et le respect de la réglementation en vigueur.